2. La comédie pour redevenir acteur de s 2. La comédie pour redevenir acteur de son métier
En Normandie, la pièce « Petits changements, grands projets » veut inciter les agriculteurs à ne pas subir leur métier.
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«Je vous préviens : vous risquez de vous retrouver dans les personnages joués par les comédiens », annonçait d’entrée de jeu Fabrice Renard, conseiller emploi-formation à la chambre d’agriculture du Calvados. Il interpellait des agriculteurs venus à la représentation de la pièce Petit changements, grands projets présentée au lycée agricole de Vire. C’est la chambre régionale d’agriculture de Normandie (Cran) qui a mis sur pied ce théâtre-forum. « Avec l’aide de la compagnie de théâtre professionnelle Les Papillons noirs, nous avons écrit quatre saynètes pour illustrer le changement en exploitation », retrace Céline Marochin, chargée de mission. L’action se situe dans un Gaec père-fille-oncle autour d’un projet de vente directe de viande. Quatre sources de conflit sont jouées deux fois : conflit sur le respect de l’espace de travail de chacun ; conflit sur le recrutement d’une secrétaire ; conflit sur le partage des objectifs et du leadership ; conflit sur les prises de décision. Lors de la deuxième représentation, le public peut dire « stop » si la situation semble inacceptable.
Les mots du réel
Création d’un bureau, réunions quotidiennes autour d’un café, recours au règlement intérieur du Gaec, redéfinition des tâches des uns et des autres… Les propositions fusent dans la salle pour sauver ce sympathique Gaec qui s’y prend si mal. Subtilement aidés par le comédien David Hostein, trois agriculteurs vont se succéder ce soir-là sur scène pour proposer une autre version. Samuel Eudeline est l’un d’eux : « Le changement dans mon Gaec s’est produit quand j’ai accepté de me faire arrêter pour burn-out (épuisement professionnel, NDLR). L’entreprise a dû se reconstruise en se reposant un peu moins sur moi. Je suis très perfectionniste. J’avais besoin de tout maîtriser. Aujourd’hui je prends le temps pour me former et avoir une vie en dehors du travail. » « Lorsque je me suis installé il y a trois ans avec mes beaux-parents sur leur ferme, je leur ai décrit noir sur blanc l’exploitation telle que je la souhaitais en parlant aussi vacances et week-ends. Cela a créé une grosse surprise. Mais avec trois ans de recul, je constate que cela a permis de prendre un bon départ », témoigne Romain Valognes. Des pistes pour tous les spectateurs.
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